Des matins brumeux, lendemains alambiqués de soirs où on croit vraiment que tout est possible.

Une lumière crue, des ombres qui se jettent sur une petite fille et c'est toute une nuit qui se joue sous un crâne tortueux.

Petite idiote, elle se souvient: "J'suis belle?"

Oniriques pensées de douceur, les peut-être deviennent autant de peurs. Les lueurs d'espoir permettant d'entrevoir la glaciale obscurité.

"Raconte-moi l'histoire du monde parfait... Raconte!

- C'est quand tu ouvres des yeux qui sourient parce que les stores de bambou laissent passer le soleil. Et tu marches longtemps au milieu de rien avec son ombre pas loin. Il murmure, tu l'écoutes..."

La lucidité ne tarde pas à assiéger les bribes alcoolisées de ton cerveau boiteux et tu te revois, immonde. Les offrandes de toi te laissent plus seule et moins aimée... Alors tu sanglotes doucement sous la bruine, allume une cigarette et baisse des yeux cernés de Kohl fondu sous ta capuche crasseuse... et tu te souviens de tout cet espoir dans ta voix: "J'suis belle?"

"Tu m'aimes?"