Le souffle du rien balaiera encore des cimes et des cimes, chargeant les lourds nuages de pluie, laissant tonner la nuit. Jusqu'à la fin des temps.
"Quels temps?
- Le temps qu'il faudra petite princesse, ou celui qu'il restera..."
Le temps de dire une infinité de "je t'aime" désolés, décrépis, désabusés, démembrés, dé...
Dès aujourd'huis le coeur se love sous terre, comme un chat terré, apeuré. Toujours le temps, des horloges qui cliquettent infiniment un temps qui ne passe pas, une attente que le vent déroule de force, avec l'immuabilité d'une absence.
"Et en attendant?
- Danse! Danse..."
En attendant, on ne fait rien. La vie se regarde au travers des  "peut-êtres". On se détourne des aiguilles qui explosent le coeur, et on apprend a lire l'heure sans raisons.
 
"C'était quand déjâ? C'était quand?"
 
Et la douce lumière s'en alla... Elle se pâme sur les cimes aigües, enlace les filaments vaporeux du ciel, nargue les vivants.
"La nuit vient!" Interdiction de croire, de choir, de boire l'eau fraiche qui suinte de la vie quand elle est si belle. Il ne reste qu'à écouter d'une oreil suppliante le croassement du crobeau qui grignote un coeur de chat. Ca gicle, ça pisse de son bec aceré et retombe en grosses gouttes vermeilles, éclaboussures de rouilles, comme les feuilles avant l'immaculé, glacé...
"Il reviendra! Dit! Il reviendra?
- Pour saigner, toujours! Pour ronger ton âme et couler ta peau comme de l'acier."
Alors, chuuut... Pleurer, c'est mieux quand c'est du sang. Les larmes piquent, s'infiltrent et gèlent... TOut au fond.
"Tu meurs?" Peut-être... Un jours, par à, hier ou demain.
"Tu trembles?" Toujours! Et la baignore reste écarlate, les bris de verres plantés dans les éclats de rire. Et ça ronge, et ça ronge, tapisse les murs de photos rougeâtres, macule le sol de trainées marrons, les caprices noirâtre du volatile.
Et cette putain de voleuse qui pleure, pleure... Et toi nue, qui te laisse bouffer le coeur...
Dès que t'as pu...
Cours t'échouer dans un coin de lune, avec les enfants qui chantent de leurs yeux vides, des cordes vocales à la place du cerveau, des rondes putrides...